Le simple emploi de l’expression « flexibilité du travail » suffit parfois à déchaîner les passions. Pourtant, comme le souligne Les Échos, cette pratique recouvre plusieurs réalités qui, pour certaines, peuvent contribuer à améliorer le bien-être des employés et leur permettre, par la même occasion, de gagner en efficacité. Examinons de plus près le lien étroit entre flexibilité et productivité.
Flexibilité et productivité : le lieu de travail peut faire la différence
Une étude réalisée en 2017 par le cabinet Morar Consulting a révélé qu’il existe un lien direct entre productivité et flexibilité sur le lieu de travail. 98% des 25 234 personnes interrogées dans 12 pays différents ont en effet estimé que la possibilité de travailler en tous lieux avait un impact positif sur leur efficacité. Par ailleurs, contrairement à une idée reçue, le télétravail ne nuirait pas aux relations professionnelles et contribuerait même à les améliorer : 92% des professionnels qui ont participé à l’étude estiment ainsi que la collaboration vidéo favorise le travail d’équipe et le rapprochement des collaborateurs.
Le fait d’offrir aux employés la possibilité de travailler à l’endroit où ils estiment être les plus efficaces pourrait donc contribuer à la productivité globale de l’entreprise. Selon Jim Kruger, directeur marketing de Polycom, « ce sont les entreprises qui donnent à leurs employés les moyens de travailler selon des méthodes flexibles en utilisant les bons services de collaboration qui réussiront à recruter et à fidéliser les personnes les plus talentueuses. »
La flexibilité du temps de travail, un atout pour l’entreprise et pour les salariés
Il semblerait que la flexibilité horaire ait, elle aussi, un impact sur la productivité. Une étude réalisée par Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, a dévoilé l’existence de « rapports triangulaires entre la flexibilité du temps de travail, l’amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et une motivation et des conditions psychosociales accrues entraînant une meilleure productivité. »
D’après l’Anact, (l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) qui s’est fait l’écho de ces recherches en 2012, « certains aspects de la flexibilité du temps de travail, telles que les négociations relatives au déploiement d’un système de banque de temps, les moyens d’accroître la prévisibilité du temps de travail, les possibilités de demander des jours de congé durant la semaine, ont un impact positif sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des employés. » D’un autre côté, l’agence révèle que « les aménagements du temps de travail tels que différentes formes de comptes épargne-temps, du temps de travail variable et des systèmes de rotations d’horaires, sont liés, de manière positive, à l’accroissement de la productivité. » De ce fait, travailleurs et entreprises pourraient donc, au même titre, tirer avantage de formes innovantes d’aménagement du temps de travail à condition cependant que des négociations et un dialogue social adéquats soient mis en place.
Un livre blanc publié en 2017 par Horoquartz appuie d’ailleurs ces résultats. En effet, il révèle que 75% des salariés estiment qu’une organisation plus flexible des horaires va de pair avec une meilleure productivité. Pour 71%, elle est même synonyme d’une meilleure implication dans le travail. Quant aux managers interrogés sur le sujet, ils donnent pratiquement la même appréciation sur les effets bénéfiques d’une telle souplesse. Là encore, le lien entre flexibilité et productivité apparaît donc évident.
Flexibilité et productivité : d’indispensables nuances
La flexibilité du temps et du lieu de travail représentent-ils donc les fondements de l’entreprise de demain ? Il est essentiel de souligner que, pour être efficaces, ces nouvelles formes d’organisation nécessitent de redéfinir les manières de travailler ensemble. De plus, il faut rappeler que chaque travailleur a des besoins qui lui sont propres. Dès lors, pour être véritablement au service de la productivité, la flexibilité se doit donc d’être personnalisée. Comme le précise Laetitia Vitaud dans une interview accordée à CoWork.io, « il n’existe pas de solution toute faite qu’on peut copier-coller pour augmenter le bien-être et la productivité de tous. Il faut d’abord s’intéresser aux conditions de travail optimales pour chaque individu ou chaque « classe » de profession ».
Pensez-vous que la flexibilité du travail est positive ou néfaste pour notre productivité ? Dites-le nous en commentaire 🙂