En 2015, un sondage réalisé par OpinionWay pour les Editions Tissot a révélé qu’un salarié français sur deux songeait à quitter son entreprise et que, dans la moitié des cas, c’était pour obtenir une augmentation. A la lumière de ces résultats, une question mérite d’être posée : est-il réellement possible d’espérer fidéliser ses salariés autrement que par l’argent ? Voici quelques éléments de réponses.
La fidélisation des salariés : un enjeu majeur pour les entreprises
Gage d’une expérience employé réussie, la fidélisation des salariés revêt une importance de plus en plus grande pour les entreprises. Les raisons ? Elles sont à la fois économiques et de l’ordre de l’image.
Un turnover au coût élevé
Economiques parce que le turnover représente un coût élevé pour les entreprises qui doivent assumer les frais de départ du salarié ainsi que ceux occasionnés par une nouvelle embauche. En 2007, le Journal du Net affirmait d’ailleurs que, d’après plusieurs études nord-américaines, « un départ fait perdre à l’entreprise entre la moitié du salaire annuel du démissionnaire et trois fois ce salaire ». De plus, un taux de rotation de l’emploi élevé c’est aussi une perte de savoir-faire non négligeable. Lorsque de précieux talents rejoignent la concurrence, emmenant parfois avec eux plusieurs clients et collaborateurs, c’est toute la pérennité de l’entreprise qui se trouve menacée.
Les salariés, garants de l’image de marque de l’entreprise
De l’ordre de l’image parce que l’avènement du digital a modifié considérablement la manière dont les entreprises contrôlent leur réputation. Désormais, tous les salariés peuvent exprimer ouvertement leurs opinions sur le web et contribuer ainsi à améliorer ou à ternir l’image de marque du groupe pour lequel ils travaillent. Dans notre article « Les concepts marketing appliqués à l’expérience employé », nous vous parlions d’ailleurs du site Glassdoor qui offre la possibilité à ses visiteurs de laisser des avis et des évaluations sur les entreprises.
Les salariés, et ce quelle que soit l’importance du poste qu’ils occupent, apparaissent donc de plus en plus comme une vitrine pour leur employeur. Une vitrine capable de refléter les meilleurs comme les pires aspects d’une société.
Fidéliser ses salariés en activant les bons leviers
Si la fidélisation des salariés apparaît donc aujourd’hui comme une nécessité, reste encore à comprendre quels sont les facteurs à même d’encourager et de favoriser l’attachement des employés à leurs entreprises.
Un cadre de travail agréable pour une collaboration pérenne
Nous vous le disions en introduction, d’après un sondage réalisé pour les Editions Tissot, obtenir une augmentation est la première motivation des employés qui pensent à quitter leur entreprise. De ce fait, on pourrait logiquement penser que c’est la rémunération qui justifie la fidélité d’un salarié à son employeur. Eh bien non ! A la question « Qu’est-ce qui vous donne le plus envie de rester fidèle à votre entreprise ? », les personnes interrogées par OpinionWay ont évoqué la proximité avec leur domicile (39%), la stabilité de l’entreprise (32%) et les relations entre collègues (31%). La rémunération, elle, n’arrive qu’en quatrième position (30%).
D’après ces données, la fidélité des salariés serait donc davantage une histoire de qualité de vie que de salaire ! Créer un environnement de travail agréable et aider ses employés à trouver un juste équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée contribuerait à pérenniser leur engagement.
Une entreprise responsable
En 2016, le cabinet Deloitte a réalisé une grande étude auprès de 7 700 membres de la génération Y dans 29 pays différents afin de mieux comprendre leurs attentes professionnelles. Ce qu’il en ressort ? C’est que cette génération accorde une grande importance à l’éthique ! Elle veut travailler dans des entreprises durables et responsables. D’ailleurs, 49% des personnes interrogées ont reconnu avoir déjà refusé des missions allant à l’encontre de leurs valeurs et 56% se sont dites incapables d’envisager une collaboration avec certains employeurs pour cette même raison.
Pour fidéliser ses salariés, l’entreprise doit donc impérativement redéfinir sa mission de manière à ce qu’elle soit plus en adéquation avec les attentes des leaders de demain.
Un leadership redéfini
Dans l’étude réalisée par OpinionWay pour les Editions Tissot, 35% des personnes songeant à quitter leur entreprise évoquaient, en guise de motivation, l’évolution en termes de poste ou l’obtention d’une promotion. Une bonne mobilité interne contribuerait-elle à améliorer la fidélité des employés d’une entreprise ? C’est en tout cas ce qui ressort également de l’enquête menée par Deloitte. 63% des sondés interrogés ont estimé en effet que leurs compétences en matière de leadership n’étaient pas suffisamment prises en compte. Et, pour les jeunes Français ce pourcentage est encore plus important puisqu’il atteint 67% !
Le salaire, « un instrument clé de reconnaissance et de justice sociale »
Si fidéliser ses salariés autrement que par l’argent n’a donc rien d’une utopie, il ne faut cependant pas sous-estimer le rôle de la rémunération. Quelles que soient les transformations que le monde du travail connaîtra dans le futur, il y a fort à parier que le salaire continuera à jouer un rôle important dans les choix de vie d’un individu. Comme l’affirmait Sylvie François, la directrice des ressources humaines et des relations sociales du Groupe La Poste, au journal Les Echos en 2015, « la rémunération sera toujours un instrument clé de reconnaissance et de justice sociale ».